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L’école d’arts martiaux Trung Son

Vers les années 60 du 20e siècle, une école d’arts martiaux a vu le jour à Sai Gon (actuelle Hô Chi Minh-Ville), fondée par Mai Van Phat (1917-1997).
Mai Van Phat est issu d’une famille paysanne du Cân Tho, province du Sud du Vietnam. Remarquant sa passion pour les arts martiaux, ses parents l’envoient dès son jeune âge s’instruire auprès du bonze supérieur Thich Thien Hoa, dans la région montagneuse d’An Giang (Sud). Après 10 années d’apprentissage, il revient dans sa terre natale et, très enthousiaste pour la résistance anti-française, il veut y contribuer en enseignant  les arts martiaux aux jeunes de la région. A cette période, il a la chance de faire connaissance avec un maître chinois, Thiên Lâm.

En 1995, il quitte sa province natale pour Sai Gon où, en dehors de son travail, il donne des cours d’arts martiaux. Quelque temps après, il entre dans une pagode, se fait bonze et prend le nom de Vénérable Thich Thien Thanh. Depuis, il se consacre tout entier à enseigner les arts martiaux au jeunes, voulant par le biais de cet enseignement leur inculquer le patriotisme et la notion d’« homme de vertu ».  Mai Van Phat fonde en 1964 l’école de Trung Son puis en 1969, le Département général des arts martiaux du Vietnam, la Fédération des arts martiaux du Vietnam dont il fut consultant pendant longtemps.
 

Cérémonie à l’occasion du 49e anniversaire de l’école Trung Son et inauguration du 33e club
d’art martial dans l’arrondissement Binh Tân (Hô Chi Minh-Ville) en  2013



Procession portant le portrait du maître patriarche Mai Van Phat au nouveau club


Maître Lê Ngoc Diêp, président du Conseil des maîtres d’art martial de l’école Trung Son


Des adhérents de divers clubs  du pays  assistent au 49e anniversaire de l’école Trung Son 


Une caractéristique de l’école Trung Son: un mélange d’écoles vietnamienne et chinoise (Thieu Lam)

En homme de vertu imprégné de la doctrine bouddhique, Mai Van Phat s’est donné la tâche de “façonner le caractère par le biais des arts martiaux”. C’est ainsi que ses élèves, de promotion en promotion, ont toujours fait preuve d’un esprit chevaleresque.

L’école Trung Son a pris le meilleur de certaines écoles vietnamienne et chinoise (Thien Lam). Elle a pour un principe fondamental de mobiliser les forces  internes et externes. Comme les pratiques martiales de l’école vietnamienne sont des “enchaînements” collectifs, chaque participant doit nécessairement avoir le sens de la solidarité et une rapide “compréhension” du jeu des membres de son “équipe”. Ce trait se retrouve dans l’école Trung Son et en est sa quintessence comme le prouve  la leçon “Thap nhi hinh long”. Celle-ci se compose ou de 8 ou 13 apprenants, et exige de chacun d’eux une bonne coordination avec les autres partenaires et une grande agilité dans les mouvements: pivoter, se retourner, s’entraider, se déplacer en vue de former un nouveau “champ de combat” compliqué. L’enchainement à mains nue “Lao hau ly son” demande du pratiquant de la souplesse, de la mobilité dans les mouvements et les postures: courber le dos, se retourner, étendre les bras, donner des coups de pieds, sauter pour éviter l’adversaire et pour l’attaquer à l’improviste… Cette leçon convient aux personnes agiles et de petite taille.

L’armes caractéristique de l’école Trung Son et le “double sabre”. En fait, ce sont deux sabres courts, à large lame, munis d’une petite ceinture au manche qui, à la fois, protège la main du pratiquant et lui permet de manier aisément son sabre dans tous les sens. Cette arme, que seuls les apprenants d’un bon niveau peuvent utiliser, peut être maniée de manière très flexible. Un sabre dans chaque main en cas d’attaque; ou un sabre pour l’offensive, un sabre en position défensive, qui cause bien des difficultés à l’adversaire. Notons d’autres armes comme la fourche, le bâton long, le râteau de guerre….
 

Le “double sabre”: une arme typique de l’école Trung Son



Une position d’attaque de base


Dans les techniques de combat, l’école Trung Son se base sur la mobilisation des forces externes et internes


Un entraînement  


“Thap nhi hinh long,  une leçon typique de l’école



La leçon “song to lao ho”,  présentées par des apprenants de l’école


Le sabre hac long dao, une arme caractéristique de l’école



La leçon “Truong xa con”


L’éventail, une arme réservée aux femmes
 
L’école Trung Son s’est largement répandue à Ho Chi Minh-Ville et dans les provinces du Sud-ouest du Vietnam, regroupant près de 8.000 adhérents et 33 clubs dans tout le pays, sans compter ceux en Australie et aux Etats-Unis. Plusieurs adeptes se sont distingués dans les compétitions d’arts martiaux traditionnels ou aux festivals internationaux organisés au Vietnam, comme Trân Thanh Tuyên,  Nguyên Mai Trinh…

Le maître Lê Ngoc Diêp  nous a confié que “tout au long de leur apprentissage, nos élèves ont toujours à cœur les conseils du maître patriarche Mai Van Phat: l’éducation physique doit aller de pair avec l’éduction morale”./.

Texte: Son Nghia – Photos:  Nguyên Luân
 

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