Potentialités locales

Le lucratif élevage des tortues à épines

Trân Công Bang, un ancien commandant du corps de troupe  No 12,  a ouvert une nouvelle voie économique dans le hameau de Vinh Thuong, commune de Khai Thai, district de Phu Xuyên Hanoi: l’élevage des tortues à épines (ba ba gai en vietnamien, nom scientifique: Trionyxsteindachneri).

Il y a 24 ans, la commune de Khai Thai, district de Phu Xuyên, pays natal de M. Bang, était une terre pauvre. Vivant de la riziculture, les familles paysannes ne pouvaient sortir de la pauvreté. Apprenant que l’élevage des tortues à épines était économiquement très rentable, il a  décidé de s’y lancer.


La ferme de M. Trân Công Bang, dans la commune de Khai Thai, district de Phu Xuyên, Hanoi


Création d’un lieu de ponte au bord des bassins


Un bassin pour les tortues reproductrices


L’éleveur collecte les œufs pour les incuber


Il est préférable de faire manger les tortues par temps ensoleillé, lorsque leur métabolisme est actif


Les carpes, l’aliment préféré des tortues
 
Il a dû emprunter de l’argent pour draguer son étang de 200 m², acheter des tortues reproductrices et est devenu ainsi l’un des premiers éleveurs de sa commune.

Il a visité de nombreux élevages et tiré des enseignements en matière de construction et de désinfection des bassins, de sélection des reproducteurs, d’alimentation, de traitement des maladies, etc.

« La tortue et un animal poïkilotherme, c’est-à-dire que sa température corporelle change selon la saison. Elle est omnivore  mais elle consomme beaucoup  les jours chauds et peu les jours froids. Elle ne mange presque rien en hiver », a partagé M. Bang.

Chaque jour, M.Bang va au marché et achète des centaines de kilos de carpes fraîches pour alimenter ses tortues. La nourriture  est différente selon l’âge. Pour les reproducteurs, elle se compose d’un broyat de poissons dont les arêtes ont été retirées et de  viande.  On y ajoute du maïs en poudre, des germes de soja, des minéraux. Les tortues adultes mangent que de la viande de poisson coupée en petits morceaux.

A plus d’un an, les tortues seront séparées du groupe  et installées dans un nouveau milieu aquatique, où elles ont plus d’espace. Cela améliore leur santé et leur donne une bonne qualité de viande. L’eau dans le bassin est vérifiée  régulièrement et changée après les fortes pluies.

 

Une  tortue à épines de reproduction bébé se vend 300.000 dongs  


Sur le sable, les tortues s’exposent au soleil ou pondent


Les œufs de tortues  sont mis dans du sable à une température et à une humidité précises.


L’éleveur observe des œufs pour évaluer la date d’éclosion


Une tortue malade est soignée


Un reproducteur peut atteindre un poids de 14 kg 

Trân Công Bang a dans sa ferme 13 aquariums totalisant 2.700 m², où il élève à la fois des tortues reproductrices et pour la viande. Les tortues doivent atteindre 4 à 5 kilos pour être exportées, et le prix d’exportation va de 4 à 5 millions de dongs pour une tortue à épines et de 2 à 3 millions pour une tortue sans épines.  En 2015, il a vendu 700 tortues et empoché  plus de 2 milliards de dongs.

Le modèle d’élevage de Trân Công Bang a fait des émules. Désormais une vingtaine de foyers de la commune de Khai Thai en vivent, certains disposant de grandes fermes telles que Son ou Tiên qui gagnent chaque année de 500 à un milliard de dongs, une somme nettement supérieure aux revenus  tirés de la riziculture ou de la culture maraichère. Comme cet élevage exige un gros investissement de départ, l’administration locale a assisté certaines familles dans l’emprunt d’argent  à taux préférentiel auprès de la Banque des politiques sociales, du Fonds d’assistance aux paysans…. Les pionniers tels que Trân Công Bang ont plaisir à partager leurs expériences  avec  d’autres éleveurs./.

 
Texte: Thuc Hiên – Photos: Tât Son


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