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La Communauté économique de l'ASEAN promeut la coopération économique régionale

 L'année 2015 ​ est un tournant historique d ​ e la coopération au sein de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) avec la naissance, à la fin de cette année, de la Communauté de l'ASEAN fondée sur les trois piliers que sont politique et sécurité, économie et culture et société.

La Communauté économique de l'ASEAN (AEC) ​ joue un rôle central et est considérée comme ​ le moteur de la promotion de la coopération et de l'intégration régionales, comme de la réalisation de la Vision de l'ASEAN pour 2025.
L'objectif de ​ l'AEC est d'établir une zone économique stable, prospère et compétitive au sein de laquelle les biens, les services et les capitaux circulent librement, ​ où le développement économique est équitable, ​ et la pauvreté ​ et les écarts de développement, ​ en voie de réduction, ce afin d'élever sa compétitivité pour attirer davantage d'investisseurs.
L'AEC ​ repose sur quatre ​ éléments essentiels, un marché uni ​ que, une zone économique compétitive, un développement égal sur le plan économique, et une intégration économique mondiale, ​ lesquels font l'objet d'un suivi grâce à la création d'une ​ carte de performances de l'AEC (Scorecard AEC) ​ en vue d'évaluer le processus de leur application par les pays membres.

Après 2015, les dirigeants de l'ASEAN ​ entendent faire de la Communauté de l'ASEAN un marché unique en termes de production comme de circulation des biens, des services, des capitaux et des travailleurs qualifiés, une zone ​ libre de barrières tarifaires comme non-tarifaires, ​ promouvant ​ le commerce et l'investissement, une unification des normes, ​ une amélioration des règles d'origine, le développement d'un marché des capitaux...
L'édification de l'AEC prend la forme de conventions et d'accords importants comme, entre autres, l'Accord sur la zone de libre-échange de l'ASEAN, l'Accord ​ sur le commerce des biens de l'ASEAN, l'Accord-cadre de l'ASEAN sur les services, l'accord-cadre sur la zone d'investissement de l'ASEAN, l'Accord sur l'investissement intégral ​ de l'ASEAN, ou encore l'Accord-cadre sur la coopération industrielle de l'ASEAN...

Ainsi, en 2010, l'ASEAN a ​ supprimé les taxes d'import-export ou les a réduites à 5 % dans six pays membres, et en 2015, dans quatre autres, créant un marché ouvert dépourvu de barrières douanières.
Pour ​ créer une zone économique concurrentielle, l'ASEAN intensifie ses politiques en matière de concurrence, ​ de protection des consommateurs, de protection de la propriété intellectuelle, de développement des infrastructures, de développement de l'e-commerce...

L'ASEAN a adopté et met en oeuvre le cadre de l'ASEAN sur le développement économique équitable (ASEAN Framework on Equitable Economic Development-AFEED) relatif à l'assistance des pays aséaniens et au soutien du développement des PME.
Ce bloc ​ régional met en oeuvre des accords de libre-échange avec ses six grands partenaires que sont la Chine, le Japon, la République de Corée, l'Inde, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, et accélère les négociations de l'Accord de partenariat économique intégrale en vue de créer un espace économique ouvert en Asie de l'Est.
Durant ​ le processus ​ de fondation de l'AEC, les pays membres de l'ASEAN font face à de nombreuses difficultés.
Premièrement, la libéralisation du commerce et des services reste lente malgré l'application de l'Accord cadre sur les services de l'ASEAN (ASEAN Framework Agreement on Services-AFAS), et de l'Accord cadre sur la zone d'investissement de l'ASEAN ​ (ASEAN Investment Area -AIA).
Deuxièmement, le processus de création de l'AEC dépend des réformes internes menées par les pays membres, dont la question du secteur de la logistique. En effet, plusieurs pays aséaniens, ​ excepté Singapour, ​ connaissent des difficultés en ce domaine.
Troisièmement, ​ l'investissement direct étranger ​ reçu dans l'ASEAN est freiné par l'existence d'obstacles politiques et institutionnels ​ à un niveau national comme régional. Par ailleurs, le processus d'intégration à l'ASEAN ne prend pas assez en compte les rôles de la population, de la société et de la communauté des entreprises.
Quatrièmement, en l'état, l'AEC ne parvient pas à libéraliser les secteurs de l'agric ​ ulture, de la construction automobile et de quelques autres. Les ​ habitants ​ de l'ASEAN seront autorisés ​ à travailler dans les autres pays ​ ​ membres, mais dans seulement huit secteurs dont la comptabilité, le tourisme et l'ingénierie, lesquels ​ ne représentent que 1,5 % de l'emploi dans la région. Par ailleurs, les échanges commerciaux au sein de l'ASEAN ne représentent que 24 % du commerce mondial.
Cinquièmement, ​ les membres de l'ASEAN s'efforcent de régler des d ​ ifférends entre certains pays et de maîtriser les incendies ​​ de forêt en Indonésie.
Enfin, les pays doivent faire face ​ à des différences en termes de niveau de développement, de culture... ainsi qu'à des problèmes sociaux particulièrement préoccupants comme la corruption, l'absence de compatibilité dans les infrastructures, de différences en matière de coût du transport.
L'AEC ​ a un rôle important dans le processus de fondation de la Communauté de l'ASEAN. La participation à l'AEC est une opportunité, mais aussi un défi pour tous ses membres. ​ Toutefois, l'AEC donnera à ses membres sous développés l'opportunité de ​ combler leurs écarts avec les autres pays de la communauté. -VNA/VI


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